Il y a quelques jours, j'ai du faire ma Xieme inscription à l'ANPE. Cette fois-ci une inscription utile puisque je pourrai toucher des sous. Et cette fois-ci surtout, je connaissais le fonctionnement!
Tout d'abord, trêve de mythes, non, on ne croise plus tant que ça de cas sociaux là-bas. Je dis "plus" parce que l'expérience me dit que c'est déjà arrivé. Est ce la différence de Paris par rapport à la province? ou bien du changement de fonctionnement des inscriptions (on s'inscrit directo par internet, donc on y passe moins de temps)? En tous cas, ce qui était pareil qu'avant : la bande de ouechs qui squatte à une rue de là et qui du haut de leurs 15 ans regarde en rigolant tous les gens qui passent la porte, les bureaux tous neufs et les tracts pour d'éventuels salons de tout ce qu'on veut, des gens à l'accueil qui comme dans toute administration te disent des trucs pas clairs et s'étonnent quand tu retente ta chance en reposant la question. Ce qui changeait : des locaux vides, pas de photocopieuses de partout ni d'ordi qui te permet de faire ton CV grâce à des logiciels ANPE (j'ai jamais essayé mais ça doit être marrant, je me demande s'il y a marqué made in ANPE en bas à droite), pas de gens qui puent, seulement trois personnes dans la queue, et une vue sur le jardin.
La première étape donc quand on arrive c'est de savoir ce qu'on doit faire. Deux solutions, quand on est un quart d'heure en avance : on peut trainer négligemment du côté de la caisse, voir s'il y a une réaction, ou bien vraiment se planter devant eux. Comme j'étais d'une motivation d'enfer, je suis restée à poireauter dans le vent jusqu'à ce qu'une caissière bien intentionnée me remarque. Là, bardée d'un grand sourire, elel m'a demandé si j'avais rempli le dossier qu'on m'avait envoyé par la porte. Celui pour lequel j'avais déjà donné toutes les réponses sur internet mais qui m'a été envoyé en deux exemplaires, vide. Je lui ai dit que je ne savais pas lequel remplir. Elle a souri, a justifié le double envoi en me disant que j'étais chanceuse, puisque suite à des problèmes informatiques on en reçoit zéro ou deux (elle ne m'avait pas prévenue, je viens d'en recevoir un troisième). Elle a ajouté avec un sourire mesquin "je vais vous donner un peu de travail quand même" et m'a envoyé le remplir plus loin. Alors là j'arrête tout de suite la petite histoire pour raler, un peu parceque c'est ma spécialité, un peu parceque quand même faut pas pousser. Est ce que je me fous de la gueule des SDF en leur proposant un carton pour s'abriter plutot qu'une piece? Est ce qu'en laissant un pourboire dans un bar je dis au serveur que c'est son augmentation? Non mais ho! c'est quoi cette blague de merde? Oui je sais je suis parano, mais suite au précédent article vous pouvez l'avoir compris, le chômeur est sensible. Non j'ai pas de boulot et non je ne considère pas que le fait de me demander de remplir en triple exemplaire des simplicités soit un travail. Et je l'emmerde. Peut être que vous vous dites que j'exagère, c'est vrai la pauvre elle l'a lancé comme ça sans y penser, alors non : des trois personnes que j'ai entendu entrer, elle a fait la même blague aux trois. Alors soit elle est con (probable), soit elle est vraiment fière de sa blague (et je me demande si elle raconte le soir au diner en famille la tête de débile qu'a fait tel chomeur quand elle lui a dit "je vais vous donner un peu de travail". (d'ailleurs en y repensant si elle l'a répété a chacun c'est que les autres étaient aussi glandouille que moi et n'avaient pas non plus rempli leur super dossier)
Une fois passé la réceptionniste, on est envoyé dans un petit bureau ou nous accompagne une dame qui a l'air sympathique mais qui à l'essai se révélera totalement dépourvue d'humour. Déjà, lorsque je lui dis que je ne lirai surement jamais le dossier de quinze pages joliment relié quelle me donne, elle me vante ses qualités : si si je vous assure vous deviez le mettre sur votre table de nuit par exemple, vous en lirez un peu chaque jour c'est vraiment intéressant. Pendant qu'elle me parle, je le feuillette donc, prise d'un doute. Verdict, non il pourra rejoindre le reste des papiers de pôle emploi dans mon placard. A chaque petite blague elle ne réagit pas. Déjà mon visage illuminé et mon "youpi on a le bureau près de la fenêtre!" n'avaient pas pris, c'était mal barré. On continue en paperasse. A la première inscription, le responsable qui avait plus d'humour m'avait expliqué que certes tous ces dossiers étaient imprimé et que ce n'était pas très écolo, mais en plus ils sont tous stockés en entrepôt et vive l'argent mis en l'air. Elle imprime toujours, mais moins. C'est toujours ça.
La deuxième partie du rendez vous consiste en un briefing sur la recherche d'emploi. Alors je tiens à le dire tout de suite, je suis certaine que pour beaucoup de métiers ça peut servir, mais franchement, quand on a fait six ans d'études dont une école de commerce, côté comment faire son CV, sur quel site aller, etc, c'est bon, on gère. La première fois la responsable m'avait demandé si j'allais régulièrement sur le site d'offres de l'ANPE. Lorsque je lui avais dit non, elle m'avait dit "on va jeter un coup d'oeil", et avait commencé à sélectionner toutes les offres qu'elle pensait me convenir. Lorsque me sentant désespérée je lui avais dit "pourquoi pas" pour une offre pourrie, mais pour qu'elle arrête de me torturer à me lire des descriptifs de missions pourries souspayées, alors elle l'avait relevée dans mon dossier, suivi d'un commentaire m'obligeant à postuler si je voulais continuer à être inscrite. Cette fois ci, j'ai refusé chaque offre. Non mais ho ça va bien. Non je n'ai pas envie de travailler à Limoge (je n'ai rien contre la région, mais je pense qu'aller dans une petite ville de province pas très vivante quand en plus on n'y connait personne c'est la mort). Non je ne veux pas faire de conseil, en tout cas pas dan sla mini boite que vous me vendez dont je n'ai jamais entendu parler... Finalement j'ai gagné le bras de fer, elle a marqué "recommandations : travailler le réseau". Ca marche. Je le ferai. J'ai gagné contre l'ANPE.
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